MEET THE “FRENCH” DOCTORS, la parole aux médecins francophones : Dr Marouane Bouloudhnine, Chirurgien Orthopédique.

Depuis combien de temps à Dubai ?

Je suis arrivé à Dubai en 2021 à la sortie de la crise sanitaire du COVID qui me semble avoir été parfaitement gérée ici.

D’où venez-vous ?

Je suis Franco-Tunisien, originaire de La Marsa à Tunis. J’ai vécu 31 ans en France dont les 10 dernières années à Nice, ma ville de cœur. Je porte tout de même une très grande affection pour la ville de Montpellier qui a fait de moi le chirurgien universitaire que je suis aujourd’hui.

Quel est votre métier/spécialité ?

Je suis chirurgien orthopédiste, hyper-spécialisé dans le membre supérieur (Main, Poignet, Coude et Épaule). J’ai eu la chance d’avoir été Interne et Chef de Clinique des Hôpitaux de Montpellier. Après plusieurs Fellowships à Paris, Strasbourg et la Mayo Clinic (Rochester, MN) aux USA, je me suis installé en activité libérale à Nice où j’ai pu pratiquer cette magnifique spécialité pendant plus de 10 ans.
Je suis actuellement co-fondateur du premier centre privé SOS Main et Epaule de Dubai qui se trouve sur Sheikh Zayed Road au Burjeel Hospital for Advanced Surgery. Notre département couvre les urgences du membre supérieur 24h/24 et 7 jours/7.

Quels sont domaines d’expertise ou de prédilection ?

L’orthopédie spécialisée du membre supérieur couvre un large domaine mais c’est dans le traitement mini-invasif du canal carpien sous endoscopie (fourmillements des mains), du traitement par arthroscopie du poignet et de l’épaule que je me différencie le plus.
Pour les problèmes d’usure et de vieillissement, j’affectionne et je maitrise tout particulièrement la chirurgie de l’arthrose par mise en place de prothèses au niveau du pouce, du coude et de l’épaule.

Je suis également spécialisé en microchirurgie pour la réparation des nerfs, des artères et des tendons de la main. Pour clarifier certaines réticences parmi les patients, venir voir un chirurgien orthopédiste ne veut pas nécessairement dire « se faire opérer » car je privilégie toujours le traitement conservateur quand il est dans l’intérêt du malade.

À partir de quel âge avez-vous eu envie de prendre cette voie et pour quelle raison ?

J’aurai dû être footballeur professionnel mais un accident de moto « heureux » en a décidé autrement. De malade atteint d’une fracture du genou à l’âge de 20 ans, je suis devenu chirurgien orthopédiste à 38 ans par envie de redonner aux patients des résultats rapides et fiables et ainsi améliorer leur vie quotidienne.

Où avez-vous étudié ?

J’ai étudié à la faculté de Médecine de Montpellier, la plus ancienne d’Europe ; elle date du 12ème siècle. Une ambiance très professionnelle, un cadre exceptionnel et une vie estudiantine enviable. J’y ai passé 18 années studieuses, en m’y adonnant à mes sports favoris, le tennis et le foot.

Pourquoi avoir choisi Dubai pour exercer ?

Les Émirats disposent de structures de soins modernes permettant l’exercice de notre métier. Après avoir créé deux centres de chirurgie de la main et de l’épaule en France, et après 10 ans à Nice d’activité libérale passionnante mais plombée par une administration de plus en plus pesante, il fallait que je relève un nouveau défi pour moi. Un challenge dans un pays plus jeune, plus ambitieux, plus dynamique et plus ouvert sur le monde, en phase avec mon parcours multiculturel. Dubai est la ville idéale, « the place to be » aujourd’hui et pour les années à venir. Je caressai le rêve de créer le premier centre spécialisé dans les pathologies du membre supérieur. Ce fut fait en mai 2022, à l’image du centre de Nice !

Quelles sont les challenges/difficultés/facilités pour exercer le métier de médecin à Dubai ?

La médecine est davantage un art d’exercice qu’un métier. Tout semble possible à Dubai dès lors que vous restez honnêtes dans vos indications chirurgicales, et que vous êtes un vrai professionnel de l’attention portée aux autres. Ce pays est ambitieux et bien géré. Je pense vraiment que Dubai peut être cette plateforme d’expression des talents.
Malgré la forte compétition en terme d’offre médicale, je pense qu’il est fondamental de garder à l’esprit le seul intérêt des patients qui nous font l’honneur de leur confiance.

Est-ce plus simple ou plus compliqué qu’en France ?

La médecine est universelle dans ses fondements. Ainsi il est très intéressant de l’exercer dans un cadre multiculturel. Ici, on se trouve parfois confronté à des différences d’application des règles de la part de nos infirmières ou de certains collègues. Ce qui n’existe presque pas en France où les rôles de chacun sont bien segmentés. Mais l’excellence de la « Médecine à la Française » a de beaux jours devant elle quand on sait s’imposer face à des investisseurs dont la rentabilité est le seul horizon.
Je me régale vraiment à Dubai, y implantant notre savoir-faire sans obstacle, bien au contraire.

Dans votre spécialité, rencontrez-vous des pathologies plus spécifiques / plus courantes à Dubai ?

Le manque de Vitamine D fragilisant les os est typique de la zone. Contrairement à la France, il y a beaucoup moins d’arthrose à Dubai et beaucoup plus de jeunes sportifs qui présentent des lésions dues au sport pratiqué. Les quads des déserts sont pourvoyeurs de grosses lésions osseuses et ligamentaires. L’essor du paddle tennis, aussi, avec son lot de problèmes de poignet et d’épaule.

Quels sont les éléments les plus motivants de votre métier ?

Le prestige de notre art reste intact ici, et le respect dont jouit le médecin me rappelle notre France des années 80-90. L’abnégation dans le travail est régie par le seul souci d’améliorer la vie quotidienne de nos patients, et quand nous réussissons, nous en tirons une grande satisfaction.

Pour être franc également, percevoir son salaire en entier sans ponction d’impôts est un avantage indéniable, ce qui fait que les médecins français aujourd’hui ne s’installent plus en temporaire ici mais envisagent d’y fonder foyer. Je pense que la sociologie à Dubai est en train de changer. On vient à Dubai pour y vivre et non pour ne faire que passer. Nous avons de la chance de vivre dans les Emirats où chacun peut capter les opportunités qui s’y trouvent, dans un environnement sûre, multiculturel, harmonieux et respectueux des spécificités de chacun.

Avec le recul, que referiez-vous différemment ?

Je me serai installé à Dubai 10 ans plus tôt….

Vos deux bonnes adresses à Dubai ?

La Palm et West Beach pour y marcher ou pour passer un agréable moment dans les lounges.
Les différents club house de la ville et leur cadre magnifique de parcours de Golf.

LE MOT DE LA FIN

Je souhaite voir la Médecine à la Française davantage mise en exergue, car elle fait la différence. Un savoir-faire médical mais aussi un savoir-être humain.

Consultation avec le Dr Marouane Bouloudhnine :

Burjeel Hospital Dubai for Advanced Surgery, “SOS Hand to Shoulder Center” : Site internet
Sur Sheikh Zaied Road, Exit Al Quoz 1

Consultation tous les jours sauf Vendredi apres midi et Samedi
Tél : +971 4 407 0128 ou +971 56 537 9404
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